Clin d'oeil arraisonné à la bouteille à l'ancre

mENU DE L4ANTI6MUS2E
       
  
 
 
 

Dominique Beaulieu, 1996 

Je songe aux rivages cristallins insensés 
Où tes cils alizés ombrageaient mes pensées ; 
Je plonge dans l'iris lazuli de tes Cieux, 
Plage de pas sage ou lagon aux baies sauvages, 
Abalone nacré au Royaume des yeux, 
Où tu flottais, sirène, échouée au mouillage. 

La pupille à l'Azur disputait ses desseins, 
Rétractable au ressac ; 
Lueur assassine, n'en rétrécis l'écrin,' 
Réfractaire au contact ! 
J'ai franchi les rapides au Cap Horn du destin, 

Dessille, Marquise ! Au récif, l'esquif dessale ! 
J'ai fendu l'eau limpide, improbable Atlantide, 
De "chut !" d'airain en vertiges asymptotiques ; 
J'ai surf‚ sur l'écume au regard vague à lames, 

Qu'une simple étincelle aurait fait  arc en  ciel ;
Mais les voiles  glissent sur  ces miroirs  de sel,
Le sable du Marchand a endormi la belle ; 

Où la larme aurait chaviré un paquebot, 
Le vaisseau reste au port, et ses volets sont clos.

La rétine est rétive et les persiennes siennes. 
Cataracte embuée, quatrain-strophe plane et terne. 
Les pétales en cornée de brume se referment, 
Le rêve, si amer, s'achève sur la grève ... 

 

 

Yann Gourvennec  ©  1998-2003, tous droits réservés pour le texte