Roger
Albert venait de prendre la direction de la Marie d'Issy. Le vieux panneau
d'émail blanc et bleu était toujours là sur le mur
en briques de faïence blanche. La crasse s'étalait en de larges
fresques monochromes et par endroits, elle avait coulé sur le sol
pour former des flaques grasses et sèches .
Roger Albert se laissa traîner le long de l'escalier poisseux dont
les marches semblaient attirer les semelles de ses chaussures en caoutchouc,
et quelques clochards fatigués auxquels il restait à peine
la force de mendier. Il marchait en balançant les épaules
pour attraper l'autre extrémité du quai avant l'arrivée
de la Prochaine rame et ne voyait pas les têtes hocher d'un côté
et de l'autre comme les vagues d'une marée de corps humains. Son
pied droit envoya un vieux paquet de cigarettes sur la voie. La rame s'annonça
alors qu'il avait presque atteint l'emplacement des premières classes.
Il jeta un regard par-dessus son épaule et s'arrêta avant
d'opérer un quart de tour qui lui permettrait d'observer plus à
son aise. L'arrivée du train avait quelque chose de fascinant.
Il n'avait nul besoin de s'arrêter pour se rendre compte de l'approche
de la rame. Mais le long serpent aux yeux lumineux qui louvoyait sous
la terre le forçait secrètement à percer l'obscurité
du tunnel.
Cette machine
n'était pas que bruit; elle était aussi image, vitesse et
lumière dans la nuit artificielle. Une fois sorti du tunnel, l'engin
Poétique devenait repoussant à la manière des crissements
métalliques de ses freins.
_ La déception
n'est à la mesure que de la haute idée que l'on se fait
des choses ou des gens.
Ainsi pensait
Roger Albert, affalé sur un des sièges rouges de la station
Solférino et qui regardait partir la rame de métro d'un
oeil vide. Il attendrait la prochaine. Plus rien ne pressait désormais.
Il ne servait à rien d'insulter Norman Blackett. Albert n'était
pas en position de critiquer. Il doutait trop pour cela. Selon lui, seuls
les équilibristes de génie pouvaient à la fois se
moquer des apprentis et de leurs propres admirateurs. Lui, s'imaginait
le corps dans le vide, en prise sur la corde raide; il la serrait entre
ses poings. Norman Blackett venait certainement de lui écraser
une main aujourd'hui, et sa vie autant que son art étaient désormais
à la merci du moindre incident. Albert maudissait à présent
Blackett. Il avait admiré et admirait toujours les tableaux du
jeune peintre britannique. Il les avait toujours regardés avec
son coeur, alors que Norman lui-même les regardait avec un double
décimètre. Il équilibrait, il harmonisait, il composait.
Blackett distillait son émotion. Il avait bien remarqué
cette rigueur de métronome dans les dessins du peintre, ses mélanges
de couleurs préparés avec la science du chimiste. Roger
Albert ne pouvait cependant s'empêcher de regarder les oeuvres de
son aîné d'un oeil sympathique. Il ne pouvait parvenir à
regarder une oeuvre d'art autrement qu'avec son âme; ou alors, c'était
lui demander de trouver de la finesse chez Descartes ou de la poésie
chez Jane Austen.
Il se reprochait
une chose aujourd'hui, et c'était également de peindre avec
son âme. Peut-être avait-il donné trop facilement ses
sentiments en pâture aux insensibles, au travers de ses dessins?
Chacun de ses traits, chacun des thèmes qu'il traitait était
l'opposé du résultat d'une réflexion. Quand il travaillait
à son art, ses crayons cessaient d'être des instruments,
pour devenir le médium de sa propre incarnation artistique. Les
dessins de Roger Albert n'étaient pas son travail, ils étaient
autant de parcelles de Roger Albert lui-même; et il lui arrivait
même d'y inclure son monogramme.
S'il regrettait
tout cela, c'est qu'il était toujours trop ému pour bien
en parler, et que dans les esprits, il était trop net qu'il fallût
posséder «la» technique pour pouvoir exprimer ses sentiments.
Roger Albert avait inventé «sa» technique, ce qui lui
valait en outre une image d'Iconoclaste. Il voulait parler aux coeurs
des autres, et celui qui était peut-être le plus à
même de le comprendre l'avait renvoyé à ses livres.
Par mépris ou par jalousie, il ne pouvait le dire, mais peu importe,
car le résultat est bien semblable.
Tout compte fait,
Blackett s'était peut-être vengé du manque de popularité
de ses propres oeuvres. Il avait néanmoins tempéré
son jugement à propos des travaux d'Albert.
_ You had better
cling to your smaller poetical drawings and water-colours. They seem most
charming, to me at least!, Avait-il confié à son visiteur.
Albert avait apprécié
le compliment à sa juste valeur. Tout cela sonnait trop comme une
de ces litotes dont les britanniques sont si friands. Ses «petits
dessins poétiques» n'étaient ni plus ni moins poétiques
que les grands, selon lui. «Charmant» sous-entendait en outre
que tout cela était bien gentil et inoffensif, comme si la poésie
était incapable de ces coups de griffes qui arrachent le coeur!
Roger Albert pensait
à Blackett, qui derrière ses petites lunettes cerclées
cachait mal son malaise. Sans doute Norman Blackett n'était-il
rien d'autre qu'un raté.
Son jugement avait
donc peu de valeur.
Cependant, en
regardant un des grands formats d'Albert, sur lequel un homme à
l'oeil profond, armé d'un geste ample, se débattait parmi
des entrelacs de formes et de couleurs, Blackett avait demandé
à Albert :
_ Why not wipe
it all out?
Don't you think
you've got to learn all basic notions in perspective and drawing beforehand?
You've got plenty of time, haven't you?
Non, décidément,
Albert aurait beaucoup de mal à oublier cette remarque de Blackett.
Tout reprendre à zéro; faire table rase de tout ce que lui,
Albert, avait découvert ces dernières années?
Cela n'était pas envisageable.
Roger Albert avait
travaillé dix ans, pendant lesquels il avait créé,
inventé, innové parfois. Du moins en avait-il eu le sentiment
et la conviction pendant un temps. Pour lui, reproduire ce qui avait déjà
été fait par d'autres, n'était pas faire de l'art.
Ou alors, pourquoi ne pas dire d'un singe à qui l'on apprend à
se brosser les dents qu'il est un homme? D'ailleurs, il ne savait pas
ce que c'était que l'art. Il avait beau chercher, lire énormément,
rien ni personne ne disait ce que c'était, mais tous savaient mieux
que quiconque à quoi il devait ressembler. Tout ceci était
à l'origine de querelles sans fin, et pour Albert, ces glossateurs
parlaient et écrivaient avec l'intelligence des oies. Tout au plus,
un ou deux peintres éclairés alimentaient la chronique d'un
propos dogmatique, et tentaient d'avancer une définition qui n'avait
d'autre intérêt que personnel.
Albert devenait
aigri. Il soupira et se leva pour entrer dans le compartiment du
train qui venait d'arriver. La porte se referma derrière lui. Roger
Albert avait laissé son espoir dans un petit atelier de la rue
de Villersexel.
Alistair Brooks était ami intime de Roger Albert, et on pouvait
les voir souvent se promener ensemble derrière le pont Mirabeau,
sur une jetée bordée d'arbres. Ils se donnaient rendez-vous
à la gare de Javel, car Alistair travaillait dans le seizième
arrondissement. Leurs discussions animées finissaient invariablement
derrière le comptoir de Madame Angèle qui tenait un bistrot
à Bir-Hakeim. Albert y retrouvait des connaissances, et c'est tout
naturellement que Brooks se joignait à la conversation. Certes,
il n'était pas familier des gens que connaissait son ami, mais
il ne trouvait pas leur présence désagréable. Il
approuvait de toute façon Roger Albert qui préférait
le dénuement un peu froid de ce quartier au bruit et à l'agressivité
des endroits à la mode.
Chez Angèle,
on discutait politique et chiens écrasés avec des V.R.P.,
les commerçants du coin et de petits employés, et cela convenait
bien à Brooks qui, également, rejetait tout ce qui était
artificiel et superficiel. Il était huit heures du soir lorsque
Alistair se décida à pousser la grande porte de fer du bistrot
de Madame Angèle. Il n'y avait pas mis les pieds depuis un mois,
et il avait peur de se retrouver seul au comptoir à boire son habituel
chocolat chaud. Il était là depuis cinq minutes quand Berteau
arriva, suivi de Morland et Vernon, les trois piliers du café de
Madame Angèle.
Ils reconnurent
immédiatement Brooks.
_ Comment ça
va Monsieur Alistair, depuis le temps qu'on ne vous a vu?, Demanda Morland.
Alistair répondit
poliment et s'enquit immédiatement de la santé des trois
hommes. Ils discutèrent de choses banales pendant un moment. Vernon
dit alors:
_ Est-ce que vous
savez ce qu'est devenu Albert?
Brooks prit un
air embarrassé. Non, il n'avait pas eu de nouvelles d'Albert depuis
trois semaines. Il avait disparu, et cela deux jours seulement après
sa visite à Norman Blackett. C'est sur les conseils de Brooks,
d'ailleurs, et sur sa recommandation, que Blackett avait accepté
de recevoir le jeune artiste.
Brooks avait perdu
de vue son ami, et depuis deux mois, c'était seul qu'il se promenait
derrière le pont Mirabeau. Albert n'était plus là
pour discuter avec lui, mais Alistair Brooks avait toujours présents
devant ses yeux ces dessins énigmatiques qui semblaient lui dire
quelque chose, dans une langue que seul son coeur comprenait. C'était
un sentiment d'angoisse, un oeil figé en direction de l'avenir
et plongé dans des ciels lacérés de coups de crayons.
La vie transperçait
la mort, et la joie sortait toujours vainqueur d'un combat franc avec
le morbide, et ceci sans esquive de l'interprétation.
Albert analysait mais ne décrivait pas, et sa poésie ne
donnait ni dans la facilité, ni dans la douceur. Elle était
dure et âcre, elle giflait. C'est le hasard qui le fit retrouver
son compagnon, alors qu'il marchait sur le pont Royal en claquant du talon,
et en écrasant les flaques d'eau sous ses pieds. Il regardait en
direction du Grand Palais dont le soleil de sept heures incendiait la
coupole. Dans le contre-jour, Alistair Brooks, ajustant une main fébrile
au-dessus de ses lunettes d'écaille pour former une visière,
aperçut un homme dans la Seine qui se débattait dans l'eau
en la frappant de ses poings.
Brooks rebroussa
chemin et courut jusqu'à l'escalier qui donne sur les quais. Il
arriva rapidement au bord de l'eau, se débarrassa de son veston
râpé et de la cravate achetée à King's road
le week-end précédent. Il resta un instant sans bouger,
prêt à plonger, Hésitant, et se demandant si c'est
véritablement aider un suicidaire que de l'empêcher de mettre
fin à ses jours.
Il ne parvint
pas à répondre à cette question, et il se jeta dans
l'eau froide, pensant qu'il valait mieux interroger l'intéressé
en personne. Brooks, qui n'avait pas pris le temps d'enlever ses chaussures,
s'enfonça dans l'eau. Il plongea magnifiquement.
Son saut, qui
n'avait d'égal que le geste agile et sans faille de la grenouille,
amena tout son corps à pénétrer l'eau doucement,
sans violence.
Seules, deux rides parfaitement concentriques, signalaient son passage
dans les eaux fangeuses de la Seine. Maintenant, il fendait l'eau d'un
geste sûr et rapide, écartant habilement les poissons qui,
sur son passage, lui présentaient leurs ventres noirs et enflés.
C'est un peu essoufflé
qu'il arriva à la hauteur de l'homme. L'autre arrêta de gesticuler
et se retourna. Celui-ci n'était autre que Roger Albert qui, voyant
son ami en face de lui, baissa les yeux, moins par honte de son geste,
qu'à cause du ridicule de la situation.
_ J'ai tenté
de me noyer. Dit-il à Brooks, comme si celui-ci avait pu penser
qu'il s'agissait d'une baignade printanière.
_ J'avais oublié
que je savais nager. Ajouta-t-il, toujours en baissant les yeux.
Brooks, vous n'auriez pas une cigarette?
_ Elles sont restées
dans ma veste. Répondit calmement Alistair. Suivez-moi, on va en
griller une sur la berge!
Les deux hommes
nagèrent jusqu'à la rive. Alistair Brooks, habile nageur,
devant, et Roger Albert, buvant la tasse à chaque fois qu'il progressait
d'un mètre. Brooks se hissa sur le quai, et attendit Albert qu'il
aida à monter. Ils s'allongèrent tous deux dans l'herbe,
un peu plus haut, et allumèrent leurs cigarettes.
C'est Albert qui,
comme d'habitude, rompit le silence.
_ C'est toujours
après un effort intense qu'elle est la meilleure. Annonça-t-il
à Brooks qui, finalement, n'était pas très Concentré
sur sa cigarette, mais méditait sur ces retrouvailles inattendues.
_ Je pensais que
vous étiez parti. Avança-t-il.
_ Cela fait deux
mois que j'ai tout laissé tomber. Dit Albert, qui tirait frénétiquement
sur son mégot.
Vous n'en auriez
pas une autre, les miennes sont trempées. Dit-il en sortant de
la poche de sa chemise, comme pour se justifier, un paquet de Silk Cut
qui laisser s'échapper un filet d'eau verdâtre. Brooks sortit
mécaniquement une autre cigarette de la poche intérieure
de son veston et la lui tendit sans même lui adresser un regard.
_ J'ai pensé me mettre à travailler, comme vous! Ajouta
Albert.
Mais je n'en avais
pas vraiment envie.
C'est dur quand on ne connaît personne. Et je ne connais aucun peintre,
je n'ai pas d'amis parmi eux.
_ Pourtant, répliqua
Brooks, la peinture était plus qu'un simple divertissement pour
vous, Albert. Elle faisait partie de votre vie; elle était même
votre vie, d'une certaine manière.
_ Vous avez raison,
Brooks, répondit Albert.
Cependant, je
ne pouvais continuer à jouer ce jeu-là. Je créais,
certes. Mais quelle est la valeur de mes créations? Pour moi elles
valaient la peine d'être montrées. Blackett en a décidé
autrement.
_ Il ne vous a
pas aidé? Demanda Brooks.
_ Non, répondit
bêtement Albert dont le regard vide se perdait dans l'obscurité
naissante.
_ Et vous vous
laissez abattre pour ça! Avança Brooks, presque méchamment.
Albert ne répondit
pas. Brooks reprit:
_ Parce qu'une
personne a critiqué votre travail - une seule personne, m'entendez-vous?
- vous vous laissez décourager et vous abandonnez tout ce pour
quoi vous avez vécu jusqu'ici. Qu'avez-vous dans le ventre, Roger?
Pensez-vous que vous avez même le droit de gâcher le talent
que vous vous êtes forgé?
_ Je ne pense
pas que mon art est indispensable. Répondit Albert.
Ce que je n'aurai pas montré, d'autres le montreront différemment
ou peut-être même de manière semblable. Nous remettons
toujours les pieds dans les mêmes flaques d'eau. Ou est-ce de la
boue, plutôt? Blackett m'a tué spirituellement, vous comprenez!
Tout cela vient du fait que j'apprécie ce qu'il fait.
_ Albert, réfléchissez!
Qui est Blackett pour qu'il puisse vous juger?
_ Blackett est
un homme, aussi différent et aussi semblable à moi que les
autres. Il a voulu me montrer qu'il était le plus fort. C'est légitime.
D'ailleurs, il est bien le plus fort puisqu'il m'a presque tué.
_ Roger! S'écria
Brooks avec l'énergie du désespoir.
Pourquoi ne pas reprendre vos pinceaux? Pourquoi ne pas crier au monde
que vous êtes un artiste et que vous voulez vivre en tant que tel?
_ Parce qu'il
ne le veut pas. Souligna cyniquement Albert.
Je n'ai pas fait d'études. Les amateurs n'ont pas le droit de s'imposer
comme tels depuis déjà bien longtemps.
Brooks alluma
nerveusement une cigarette.
_ Vous savez mieux
que moi que faire école n'est pas enrichir son auditoire. Vous,
Roger, n'êtes liés par aucune obligation spirituelle, vous
êtes libre, et vous pouvez créer!
Albert restait
perdu dans ses pensées. Peu à peu il reprenait espoir.
Alistair fit une
dernière tentative:
_ Faites-le au
moins pour moi qui vous le demande, et qui n'en ai pas eu le courage.
Vous avez réellement du talent, je vous assure.
Une lueur habita
soudain le regard de Roger Albert.
La même
lueur qui animait le peintre avant sa rencontre avec Norman Blackett.
Il se leva et écrasa sa cigarette. Il monta l'escalier doucement,
puis se mit à courir. Il s'arrêta au bout du pont et se retourna.
Il adressa un regard d'amitié en direction de Brooks, qui était
resté sur la berge. celui-ci arpentait le quai, les mains croisées
derrière le dos, l'air sombre. Soudain, il s'arrêta pour
ramasser une corde au bout de laquelle était attachée une
lourde pierre. Il attacha la corde autour de son cou, prit la pierre dans
ses bras et sauta dans l'eau noire.
Roger Albert voyait
clairement désormais le dessin de sa réhabilitation : Une
main crispée déchirait l'eau sombre et semblait lancer un
signe d'adieu en direction du monde qui méprisait le Poète
déchu. Alistair Brooks s'enfonçait dans la pourriture boueuse,
peuplée de rats.
Albert sentait
ce dessin. Il le sentait parfaitement. Il en ferait une étude ce
soir même. Ensuite, il louerait un des plus grands panneaux d'affichage
sur les Champs, sur lequel il placarderait sa fougue. Ses économies
y passeraient sûrement. Il serait alors reconnu par ses semblables.
Tous l'admireraient : Sa concierge lui ferait des compliments assidus,
les conducteurs de bus revêches arboreraient désormais de
larges sourires en l'apercevant. Aux Halles, les ouvriers de nettoyage
de la RATP ne l'ennuieraient plus avec leurs serpillières poisseuses
alors qu'il attendrait le métro qui le ramènerait chez lui.
La gloire.
Il monta les trois
étages de son immeuble. Les escaliers sentaient le propre. Il resta
à regarder la porte de son appartement. Sur celle-ci s'étalaient
les couleurs franches d'un ciel dont l'aquarelle avait été
comme battue par le pinceau expert du peintre.
L'oeil d'Albert
se perdit sur les couleurs. Il se décida à tourner la poignée
et il entra. Il s'assit lourdement dans un fauteuil, au centre du salon.
Autour de lui, s'accumulaient les aquarelles, les huiles et les dessins.
Les livres aussi, et quelques disques que, par habitude, il passait sur
un vieux pick-up déglingué. Il trempait ses lèvres
dans un Bourbon, qui jamais ne lui avait semblé aussi bon, aussi
riche.
Oui, décidément, ce serait un bel hommage à rendre
à Alistair Brooks.
Un très
bel hommage.
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